Découvrez les particularités de l’endurance équestre, l’une des six disciplines équestres mondiales agréées par la Fédération Équestre Internationale, et présente aux Jeux équestres mondiaux.
Origine de la course d'endurance à cheval
Nombreux sont ceux qui ont des réponses de part le monde et variées sont celles-ci. De l’Arabie à l’Europe, en passant pas l’Australie ou l’Amérique, chaque civilisation peut apporter sa pierre à cette histoire.
Une chose est certaine, loin d'être une simple randonnée à cheval, elle a en elle quelque chose du trajet et de la communication, la notion même d’état, voire d’empire, ayant toujours été historiquement liée à celle du maintien des liens entre les Hommes et donc des communications et du mouvement (en l’absence de connaissances des ondes radio, etc.)
L’endurance, c’est aller d’un point à un autre pour porter les nouvelles.
L’endurance à cheval aurait-elle trouvé naissance dans les services postaux ?
L’origine mythique en serait alors les services postaux d’Europe ou d’Amérique. Le fameux Pony Express qui, aux USA, reliait l’état du Missouri à San Francisco fait encore partie de la mémoire collective. Il y a aussi les exploits oubliés de la poste anglaise ou bien ceux de son alter ego polonais pour ne citer qu’elles.
L’endurance, c’est aussi aller d’un point à un autre pour conquérir.
Les militaires utilisaient les chevaux pour faire les guerres et avaient besoin de montures rapides et robustes. A cet effet, ils avaient coutume d’organiser des épreuves pour sélectionner les chevaux de troupe.
Au début du XXème siècle, on voyait encore ce genre de tests et l’histoire a retenu, entre autres, l’inexcusable raid Bruxelles - Ostende qui eut lieu en 1902 sur 132 Kms et fut « gagné » à une moyenne de 19 km/h. Là s’écrivirent des pages souvent cruelles de l’histoire commune de l’Homme et du Cheval.
La santé des chevaux peu à peu prise en compte
Peu à peu, des compétitions d’endurance sont apparues au cours du XIXème siècle en Europe, en Australie et aux USA. On était loin de considérer alors la santé du cheval comme le principe incontournable de ce sport naissant et nombreuses furent les victimes des compétiteurs d’alors.
Ce n’est qu’avec le temps et l’évolution des mentalités, alliée à la disparition des utilisations traditionnelles du cheval, que les règles ont évolué vers ce que nous connaissons aujourd’hui.
Il y reste la notion d’endurance. Celle de souffrance, voire de cruauté, a disparu pour le meilleur de l’Histoire commune de l’Homme et du Cheval.
L'histoire de cette course est intimement liée à celle, plus générale, de l'endurance à cheval en Europe. Dans les années 70, on découvre cette discipline en Espagne. Seules l'Angleterre et la péninsule ibérique ont en effet maintenu une tradition de raids équestres.
Toutefois, le Golden Horseshoes Ride, Jerez, Badajoz ou encore Barcelone ne sont que des courses isolées et sans véritables contrôles, alors que les Etats-Unis et l'Australie connaissent à la même époque une organisation des épreuves proche de celle d'aujourd'hui.
Sous son impulsion, l'endurance à cheval en France et en Europe va s'organiser à partir de 1976. Cette année-là est également fondée l'Association Française des Courses Equestres d'Endurance qui deviendra par la suite le C.N.R.E.E. (Comité National des Raids Equestres d'Endurance). Sous l'égide de cette organisation, se déroule en 1977 la première épreuve d'endurance en France : les 100 km de Rodez.
En 1979 est fondée la première organisation internationale, l'E.L.D.R.I.C, regroupant des représentants de France, Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal et Grande-Bretagne : l'endurance moderne en Europe est née.
Règles et apprentissage de l'endurance équestre
L'endurance équestre est une des six disciplines équestres mondiales agréées par la Fédération Équestre Internationale.
L'endurance équestre, c'est partir, sur tous terrains, pour 20, 40, 60, 90 km ou même jusqu’à 160 km en maintenant une vitesse de 12, 15, 17, 19 km/h tout en respectant son cheval. Il faut gérer son effort et jouer le jeu dans la compétition.
L’endurance équestre pratiquée individuellement ou en équipe est caractérisée par des épreuves d’extérieur courues à vitesse imposée ou libre sur un itinéraire balisé avec des examens vétérinaires, validant la capacité du poney / cheval à parcourir de longues distances.
Deux critères de jugement : vitesse et condition du cheval.
Le cheval est parfaitement entraîné pour terminer en bonne condition physique et le cavalier, homme de cheval accompli, doit donner à sa monture la résistance nécessaire et gérer son potentiel. Contrairement à une simple randonnée équestre, qui dit "endurance" dit "effort de longue durée" et sous-entend également une idée de "compétition" mais qui se pratique à deux : un cavalier et un cheval.
Cette pratique sportive est en fait une course de fond à cheval : le cavalier doit parcourir un long circuit dans la nature, sur des chemins balisés, avec une monture (cheval ou poney) dont la forme est surveillée tout au long de la compétition et à l'arrivée, sous peine d'élimination.
C’est tout un entraînement pour y arriver. Ce n’est pas en un jour que chevaux et cavaliers deviennent capables de telles performances. Il faudra aux uns comme aux autres des années d’entraînement pour y arriver vraiment et sans inutile danger.
On commence par 20 ou 30 Km à vitesse limitée (entre 10 et 12 km/h obligatoirement) pour apprendre qu’arriver vite n’est pas forcément arriver bien. Le niveau de fatigue du cheval est usuellement déterminé par la hauteur de son rythme cardiaque.
Une formule a été mise au point avec le temps pour intégrer à la fois cette notion de vitesse et celle de fatigue. Il en résulte des points, le gagnant étant celui qui en obtient le plus.
Celui qui gagne n’est donc pas nécessairement celui qui est arrivé le plus vite (dans la limite de vitesse imposée), mais celui qui est allé le plus vite en fatiguant le moins son cheval.
Ainsi commence-t-on à comprendre les tenants fondamentaux de l’endurance : rapidité et respect du cheval.
À la fin d’une épreuve, si le cavalier a respecté la vitesse imposée et le cheval a passé le contrôle vétérinaire avec satisfaction, cavalier et cheval sont qualifiés pour participer à l'épreuve de niveau supérieur.
On accède ainsi aux épreuves de 40, puis de 60 Km (avec vitesse limitée entre 12 et 15 km/h), puis, on pourra alors s’inscrire à sa « première nationale » sur 90 km (Nationale 1 étoile) avec vitesse non limitée. C’est l’accès à un monde nouveau où le cavalier devient complètement responsable de sa vitesse.
Après au moins deux classements en Nationale 1 étoile, l’accès aux concours de 120 Km est ouvert. C’est une nouvelle étape qui, en cas de classement, permet d’accéder aux compétitions de 160 ou même 200 km.
Tout au long de cette progression, les cavaliers apprennent à connaître leurs chevaux et les dangers de la course. Ils apprennent à se connaître aussi dans le respect omniprésent de leur monture.
Les contrôles vétérinaires lors d'une course d'endurance équestre
Quel que soit le niveau de compétition, les chevaux sont arrêtés tous les 20 à 30 km. Là, un contrôle vétérinaire aussi complet que possible a lieu. Le rythme cardiaque du cheval est pris et ne doit pas dépasser des valeurs fixées par le règlement.
Sur les compétitions à vitesse non limitée (dite libre), lorsque le cavalier passe les lignes d’arrivée des étapes intermédiaires, le temps de course n’est pas arrêté. Il ne le sera qu’à l’entrée de l’aire de contrôle vétérinaire (appelée « vet-gate »).
Critère numéro un de l’endurance : respect de la santé du cheval dans la compétition.
Pour ce faire, un temps limité est imposé. Le contrôle vétérinaire est un examen approfondi de l’état de santé du cheval. Il se termine par un contrôle des allures. Tout cheval présentant des faiblesses ou une fatigue prononcée est arrêté et le cavalier non classé.
Si le cheval va bien, une période de repos obligatoire de 40 à 50 minutes est observée avant le départ de l’étape suivante.
Cette période est notamment mise à profit pour restaurer le cheval. Sur les épreuves à vitesse non limitée, des examens complémentaires ont lieu avant la dernière étape (et, en cas de doute, au départ de toute autre, selon besoin). C’est alors seulement que le concurrent est autorisé à repartir.
L’assistance au cavalier pendant l'endurance équestre
Lors d'une course d'endurance, contrairement à une simple randonnée équestre, le cavalier n’est pas seul avec son cheval. L’une des particularités de l’endurance tient dans la présence essentielle de son assistance.
Sans elle, le cavalier ne pourrait pas valablement participer à la compétition tant sa présence et son action sont importantes pour l’issue des épreuves.
Lorsque le cavalier part sur la piste, son assistance, bardée de seaux et de bouteilles d’eau, part en voiture sur la route.
Les chevaux seront régulièrement arrosés pour les aider à lutter contre la déshydratation, on leur offrira à boire, on jettera un œil sur leur état général, on renseignera les cavaliers sur la distance les séparant de leurs prédécesseurs et on s’efforcera de satisfaire aux besoins qu’ils expriment.
Aux arrivées intermédiaires des compétitions à vitesse non limitée, l’assistance s’occupera de tout ou presque dans le but de faire rentrer le cheval le plus rapidement possible dans l’aire de contrôle vétérinaire et arrêter le temps de course.
Ils participent pleinement à la compétition et s’efforcent de répondre au mieux aux exigences de la situation et aux demandes de leur cavalier.
Les chevaux d'endurance équestre
Les chevaux peuvent commencer à 4 ans sur les petites épreuves et n'ont accès à la longue distance qu'à partir de 6 ans.
Si les règles de la compétition sont codifiées de façons de plus en plus strictes partout dans le monde - et notamment en ce qui concerne la santé du cheval et les aspects vétérinaires - il reste une large place pour l'empirisme et l'appréciation personnelle en matière d'entraînement de la part du cavalier.
Parmi les chevaux qui réussissent au plus haut niveau, il n'y a pas un modèle, ni un type d'origine caractéristiques du cheval d'endurance.
Cependant on peut dégager des points communs à la plupart, qui ne correspondent pas forcément aux canons de beauté : dos un peu long, rein assez long et peu musclé, tour de taille fin (mais ni levretté ni maigre) et peu musclé, déplacement des membres bien dans l'axe de la marche (pas de billardage).
Les races les plus utilisée pour les courses d’endurances sont les pur-sang arabes, les croisements d’arabes et le shagya.
En ce qui concerne le sexe, statistiquement les hongres et les juments se classent à peu près aussi bien (en proportion du nombre de partants), alors que les chevaux entiers se classent moins, sans doute parce qu'ils dilapident leur énergie pour des motifs étrangers à la course.
Le comportement des cracks est caractéristique : ils abordent la course dans la décontraction, à les observer à la présentation on pourrait même croire à de la mollesse. Les chevaux "speedés" dispersent leur énergie inutilement.
Il ne faut pas rechercher de belles allures selon les critères classiques. Un galop trop rassemblé, trop rond, trop sauté représente une dépense d'énergie inutile qui se paiera vite. De même un trot avec de l'action use les articulations inutilement.
Les bonnes allures d'endurance sont horizontales, décontractées et à cadence lente.
Au point de vue cardiaque, les chevaux performants ont une bonne récupération, et certains chevaux ont des dispositions naturelles, mais il s'agit essentiellement d'une question de travail et on ne peut pas donner de critère mesurable sur un cheval non entraîné.
Au mental enfin, les champions sont décontractés et bien éduqués avec leurs cavaliers, mais ce ne sont pas des chevaux à mettre entre toutes les mains. Ils ont tous une grande force de caractère et chacun a sa particularité de comportement, son petit grain de folie.
Sellerie et équipement pour l'endurance équestre
Les selles européennes : il faudra se déporter vers l'avant pour se mettre en équilibre sur les étriers. Les selles américaines présentent une surface d'appui plus importante, et les étrivières sont plus en arrière par rapport au fond du siège ce qui permet de rester à sa place quand on se met en équilibre.
La priorité est donc d'avoir une selle bien adaptée au cheval et qui permette au cavalier la position qu'il aime. Le seul type de selle à proscrire est la selle à arçon souple, car lorsque le cavalier est debout sur les étriers, l'arçon plie et la surface d'appui diminue.
En ce qui concerne les tapis, la mode actuelle des amortisseurs n'est pas justifiée si la selle est bien adaptée au cheval et si le cheval ne souffre pas d'une fragilité particulière.
Les empilements de tapis sont à éviter car ils ne sèchent pas. Il faut donc essentiellement remettre un tapis sec à chaque halte et réserver les amortisseurs aux selles mal adaptées et aux chevaux fragiles.
Les embouchures offrent de multiples possibilités. On recherchera l'aspect pratique et sans danger.
Au niveau de la ferrure, les cônes en tungstène de 2 mm au talon ne sont pas souhaitables car ils bloquent totalement le pied en l'empêchant de glisser normalement sur le sol après le poser, gênant le déplacement du cheval et provoquant une répercussion des ondes de choc dans tout le membre.
Au contraire les petites pointes de tungstène sur la tête des clous, même si elles sont plus fragiles, ont le mérite de ne pas bloquer le pied.